politique

mercredi 23 juin 2010

La mort de Chebeya : une véritable épine sous le pied du pouvoir public congolais

La pilule amère ‘‘mort de Chebeya’’ n’a pas cessé de rendre fade la bouche du gouvernement congolais à plus de vingt jours après l’incident. Malgré l’enquête effectuée par le procureur général de la République (PRG), la plate forme des Organisations non gouvernementales continue à exiger une enquête internationale.

Dans un communiqué rendu public mardi 22 juin à Kinshasa, 212 ONG nationales de défense des droits humains réclament la venue d’une commission internationale pour faciliter l’enquête sur la mort de Floribert Chebeya Bahizire et la disparition de son chauffeur.

Au même moment le procureur général de la République, Flory Kabange Numbi affirme avoir transmis les derniers éléments de son enquête sur la mort de Floribert Chebeya à l’auditorat général militaire.

Il faut rappeler que Floribert Chebeya était le directeur exécutif de la « Voix des Sans Voix », une Ong congolaise de défense des droits de l’homme. Il figurait parmi les grands activistes des droits de l’homme reconnu dans en RDC et à travers le monde.

Comment a-t-il trouvé la mort ?

Selon le témoignage donné par sa femme, Chebeya, à la veille de sa mort, était invité par l’inspecteur général de la police, John Numbi. Jusqu’à 19heure, il était encore à l’inspectorat. Cette affirmation a été confirmée par les autorités policières. Cependant aucune preuve ne peut témoigner que Chebeya est sorti vivant de l’inspectorat.

Disparu depuis la nuit, Floribert Chebeya Bahizire, a été retrouvé sans vie dans la matinée du mercredi 2 juin sur une route de Matadi, à la sortie de Kinshasa. Selon l'inspecteur provincial de la police pour la ville de Kinshasa, le général Jean de Dieu Oleko « son cadavre été allongé sur le siège arrière de (sa) voiture, apparemment sans trace visible de violence ».

Les responsables des ONG de défense des droits de l’homme du Katanga réunis le jeudi 3 juin à Lubumbashi doutent de la véracité de la version donnée sur les circonstances de la mort de Floribert Chebeya.

Au lendemain de la découverte du corps de cet activiste des droits de l’homme dans la périphérie ouest de la ville de Kinshasa, des nombreuses réactions affluent pour condamner cette mort.

Les Ogn tant nationale qu’internationales ont été les premières à être touché. Elles ont condamné fermement cet acte ignoble. A eux il faut joindre les partis politiques de la majorité aussi bien que de l’opposition. Au niveau international, les Nations-unies, l’Union africaine, les pays de l’union européenne, les USA, le parlement de la Cote d’Ivoire, et tant d’autre ont également condamné cette mort. Tous ont exigé au gouvernement congolais une enquête sérieuse et indépendante.

Où en est-ont par rapport à l’enquête ?

La forte pression qu’a subi le régime Kabila a poussé le président de la République à convoquer d’urgence le Conseil supérieur de la défense afin d’amorcer les enquêtes. C’est le samedi 5 juin à Kinshasa à son bureau de travail. Au cours de cette rencontre, un certain nombre de décisions ont été prises dont la suspension, à titre conservatoire, de l’inspecteur général de la Police nationale congolaise (PNC), John Numbi Banza Tambo.

Selon le vice-Premier ministre Lumanu, le président Joseph Kabila a fait part aux membres du Conseil de l’émotion suscitée par la mort de Floribert Chebeya et sa détermination de voir toute la lumière être faite sur cette affaire.

Le samedi même, un bon nombre d’officier de la PNC ont été arrêté pour des raisons d’enquêtes. C’est le cas de colonel Daniel Mukalay, directeur des services spéciaux. Le Réseau national des ONG des droits de l’homme de la Rd Congo (Renadhoc) a salué la décision du Conseil supérieur de la défense. Mais il s’attendait plutôt à une arrestation préventive de John Numbi.

Qui enquête ?

L’enquête est faite par la justice congolaise. Le PGR a attesté la thèse de meurtre. Flory Kabange Numbi l’a déclaré jeudi à la presse à Kinshasa, affirmant que la justice congolaise mène bien ses enquêtes.

Face au souhait d’une enquête internationale, le ministre congolais de l’Intérieur a donné son accord, dans une lettre datée de lundi 7 juin adressée à l’ambassadrice des Pays-Bas en RDC, à la venue d’une équipe des médecins néerlandais composée d’un légiste et de ses assistants.

Arrivés à Kinshasa le jeudi 10 juin, l’ambassade des Pays-Bas à Kinshasa a rendu publics, vendredi 11 juin dans la soirée, les premiers résultats de l’autopsie. Le rapport n’exclut pas l’usage de la violence sur la victime, a informé la radio Okapi.

Quelques jours après, le premier avocat général, le général Munkutu met le général Jean de Dieu Oleko, inspecteur provincial de la Police à Kinshasa en liberté conditionnelle.

Malgré tous ces éléments d’enquêtes fournis par la justice, les Ogn se montrent toujours méfiants d’elles et exigent sans cesse une enquête internationale. En somme la mort de Chebeya exprime combien les congolais en ont le verre plein sur les assassinats des défenseurs des droits humains.

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